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Cyberdépendance: comment lutter contre l’addiction aux écrans ?

Mis à jour le 30/11/2022
Vous passez le plus clair de votre temps devant les écrans ? Attention, vous êtes peut-être cyberdépendant. Et cela peut avoir des conséquences non négligeables sur votre santé, votre vie sociale ou votre travail. Mais rassurez-vous, il existe des remèdes pour lutter contre ce phénomène, comme nous l’explique Alexis Peschard, addictologue.

 

La cyberdépendance, c’est quoi ?  

On peut globalement définir la cyberdépendance comme un état de dépendance psychologique à l’égard des techniques de l’information et de la communication. Pour résumer, on ne peut plus s’en passer même quelques heures, et on en veut toujours plus.  
 
Selon Alexis Peschard, il existerait surtout DES cyberdépendances. Celles aux smartphones, aux réseaux sociaux, aux ordinateurs ou aux tablettes en passant par l’addiction aux jeux vidéos, de hasard, d’argent, à la pornographie en ligne ou aux séries consommées compulsivement (on parle alors de « binge watching »).  

« La cyberdépendance a beaucoup évolué depuis le confinement », explique Alexis Peschard. Dans son récent livre « Tous accros aux écrans » paru aux Éditions Mardaga, l’auteur explique pourquoi ce phénomène d’hyper-connexion a augmenté pendant les différents confinements et propose des pistes pour le limiter.  
 
Pendant le premier confinement, en effet, un Français sur deux a augmenté son temps d’utilisation des réseaux sociaux. « Un constat qui peut s’expliquer par la solitude, l’ennui et le sentiment d’isolement que certains ont vécu et qu’ils ont cherché à pallier », selon l’addictologue. Dans le même temps, 38% des Français ont augmenté le temps passé sur les réseaux sociaux. Des pratiques qui, pour beaucoup, ont eu tendance à perdurer. 
 

Les risques

La cyberdépendance ou d’hyper-connexion peuvent avoir des conséquences non négligeables sur la santé : 

 

  • Le sommeil peut être altéré et l’alimentation négligée.  En effet, on a plus tendance à grignoter, ou au contraire, on oublie de s’alimenter.

  • Au volant d’un engin ou d’une machine, la fatigue ou l’utilisation du smartphone peuvent aussi déconcentrer l’utilisateur, avec un risque d’accident. Si 1 français sur 2 déclare utiliser son téléphone en conduisant, rappelons qu'un accident corporel sur 10 est lié à l’utilisation du téléphone portable. Ce chiffre est élevé car le smartphone cumule 4 sources de distractions : il occupe notre regard, notre audition, nos mouvements et bien sûr notre attention. Le risque routier est malheureusement le plus mortel des risques professionnels. Au volant, nous sommes donc tous responsables pour faire baisser ce risque !

  • Des troubles de la vision, à force de passer trop de temps devant les écrans, peuvent également apparaître ainsi que des troubles musculo-squelettiques centrés sur les poignets et les doigts.

  

Les solutions

Mais alors, comment « déconnecter » ? Certaines solutions existent « même s’il n’existe pas de recettes miracles », prévient Alexis Peschard. Surtout que l’abstinence, qui peut être conseillée dans d’autres cas d’addiction, semble bien compliquée dans le cas présent au vu du monde hyperconnecté dans lequel nous évoluons.   
 
Première étape, il convient d’abord de tester son propre rapport à l’écran : Quand et combien de temps ? Est-ce que je peux m’en passer ? Mes activités sont-elles saines et sans conséquences néfastes pour moi-même ou pour les autres ?  

La prévention en matière de cyberdépendance se résume surtout à une forme d’éducation à la santé. Et pour se soigner, il faut tout d’abord avoir conscience de sa cyberdépendance. 
 
En cas d’utilisation compulsive et non contrôlée, voici quelques conseils pour réduire votre temps d’écrans : 

  • Opter pour un modèle de téléphone avec moins de fonctions, ce qui permettrait de limiter son utilisation. Fini la tentation de jouer toute la journée si on a un téléphone qui ne permet que d’appeler et d’envoyer des messages !  

  • Supprimer les notifications qui ne sont pas importantes et qui apparaissent très (trop ?) souvent. 

  • Retarder la première utilisation de son téléphone d’une trentaine de minutes, à l’image de quelqu’un qui voudrait arrêter de fumer et qui retardait la consommation de sa première cigarette.  

  • Il est aussi conseillé de ne pas déposer son téléphone tout le temps face visible près de soi pour ne pas être tenté de le regarder trop souvent.  

Et puis ces moments sans utiliser la technologie sont l’occasion de prendre l’air, d’explorer son quartier ou de rencontrer du monde (ailleurs que sur les réseaux !). 

 

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